Le monde a perdu une véritable lumière cette semaine. Liliane Pierre-Paul, la légendaire journaliste de la radio haïtienne et championne incessante de la démocratie, est morte soudainement à l’âge de 70 ans, laissant une trace indélébile sur sa nation et sa profession.
Liliane était une force de la nature, courageuse, sans compromis, et guidée par une boussole morale inébranlable. Pendant plus de 50 ans, elle a utilisé sa voix pour dire la vérité au pouvoir, exposer la corruption et soulever les luttes des Haïtiens de tous les jours. Son esprit fierment indépendant ne pouvait être intimidé ou réduit au silence.
J’ai été frappé par la lecture de l’incroyable voyage de Liliane, marqué par tant de courage face au danger réel. En tant que jeune journaliste dans les années 1970, elle a été emprisonnée et torturée pour avoir osé critiquer la brutale dictature de Duvalier. Plus tard, elle a été contrainte à six ans d’exil lorsqu’elle s’est prononcée contre le régime militaire.
Même si sa propre vie était menacée à maintes reprises, Liliane refusa de céder à sa mission. Elle revient chez elle et co-fondée Radio Kiskeya en 1994, qui s’est développée en un réseau de plus de 100 journalistes. Dans son programme de presse créole pionnier, elle a abordé l’injustice et donné la voix aux sans voix.
L’intégrité de Liliane était inébranlable, même si elle supportait le mépris des élites qui regardaient en bas sur son identité et son langage. Elle résistait aux attaques vulgaires contre son personnage par les politiciens qu’elle exposait. La flamme à l’intérieur d’elle ne pouvait tout simplement pas être éteinte.
Mais ce n’est pas seulement sa ténacité qui a fait de Liliane une icône chère. C’était son profond souci et son attachement au peuple haïtien et à sa lutte pour une véritable démocratie. Elle comprenait que son micro pouvait provoquer une révolution. Elle a donc parlé directement aux masses pour informer, élever et inspirer.
C’est le signe d’un véritable dirigeant qui reconnaît la puissance des médias, non pas pour se manipuler ou s’enrichir, mais pour briller la lumière là où elle doit être illuminée. Même dans ses derniers jours, Liliane a pris la route pour exiger la libération d’un journaliste kidnappé. Elle était une combattante jusqu’au bout.
Bien sûr, aucun d’entre nous n’est immunisé à la fragilité de la vie. Mais c’est amère que Liliane passe en se préparant à son émission de radio populaire, faisant ce qu’elle aimait le plus jusqu’aux derniers moments.
Sa voix peut maintenant être réduite au silence, mais son écho résonnera pour toujours dans les cœurs et les esprits qu’elle a touchés et dans les générations futures de journalistes haïtiens qui continueront à transmettre son héritage d’une vérité courageuse.
La lumière de Liliane a peut-être disparu de ce monde, mais nous avons tous la responsabilité de veiller à ce que son esprit sans crainte vive. Il y a tellement de voix courageuses qui ont besoin d’être amplifiées. Que ferez-vous aujourd’hui pour faire tenir compte des puissants et défendre ceux qui sont poussés à la marge?
Honourons la mémoire de cette femme remarquable en prenant sa torche, en protégeant ceux qui disent la vérité et en créant des sociétés plus justes dans lesquelles tous les hommes peuvent vivre librement et pleinement. C’est le plus grand hommage que nous puissions offrir. Repose en paix, Liliane Pierre-Paul, et merci de nous inspirer tous.